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CLASSES SOCIALES

CLASSES SOCIALES

Un noble est un seigneur de la guerre ou il descend d’un guerrier noble ; son métier est militaire, le service d’ost qu’il doit en tant que feudataire à son suzerain ; un devoir, qui, au fil des siècles, se concentrera uniquement en faveur du roi.

Toute autre profession que celle des armes est interdite au noble, sous peine de déchoir de son statut aristocratique. Richelieu, luttant contre le pouvoir politique des Grands, leur accorda en compensation le droit exceptionnel d’exercer leurs talents dans le commerce maritime, ainsi que d’exploiter les mines. (à vérifier)

Exerçant un « service noble », le noble échappe à l’impôt. Cette classe est extrêmement minoritaire.

Les cultivateurs forment l’essentiel de la population. Fiscalement, le paysan est pressuré au maximum. Richelieu le traite carrément de « mulet de l’Etat ».

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Dans les bourgs vivent les bourgeois ; issus de la campagne, ils sont artisans : ils fabriquent quelque chose pour eux-mêmes ou sous les ordres d’un patron ou au sein d’un système corporatif.

Cette classe croîtra peu à peu, au fur et à mesure que les techniques se développeront ; des villes seront de plus en plus grandes et de plus en plus riches ; leurs habitants finiront par obtenir des libertés qui les feront échapper en partie à la tutelle des nobles ou de l’Eglise.

Le progrès technique sera la chance de la bourgeoisie, dont l’activité deviendra prépondérante, et dont l’importance numérique l’emportera finalement sur celle d’une noblesse, qui paraîtra de plus en plus inutile.

La Révolution de 1789 supprima les privilèges féodaux et les exemptions fiscales des nobles. Le pouvoir politique est transféré à la bourgeoisie. Le système électoral censitaire consacre ce transfert.

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La classe populaire.

Au cours du XIXème siècle, les paysans quittent peu à peu les villages campagnards pour les villes et sont embauchés dans les manufactures et les usines.

Les bourgeois ont pris soin d’interdire les syndicats, en votant la Loi Le Chapelier dès 1790, de sorte que la liberté - solennellement proclamée dans les Droits de l’Homme et la devise républicaine - est, dans les faits, restreinte à celle dont la classe bourgeoise profite le plus, la liberté d’entreprendre autant qu’elle veut, sans limite ni contrainte.

Une classe ouvrière va se fixer et développer dans les villes ; elle y sera si durement exploitée qu’elle menacera l’ordre établi, par des émeutes successives, dont la plus violente et sanglante fut la Commune.

Cette classe fournira les militants d’une Gauche, qui arrachera peu à peu des droits, dont le plus remarquable fut celui de constituer des syndicats.

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Les partis socialiste et communiste fourniront les chefs organisateurs des mouvements qui agiteront vivement le XIXème et le XXème siècles ; le Front populaire de 1936 effraiera durablement la classe bourgeois ; devenue foncièrement conservatrice, elle ne verra plus qu’un bolchevisme délirant dans tout projet des progressistes même modérés.

S’étant, depuis deux décennies, emparé des grands titres de la presse, les titulaires des grandes fortunes savent très bien entretenir cette angoisse.

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Chaque classe comporte des catégories que distingue un même un minimum d’analyse.

Par exemple, on ne confond pas grande, moyenne et petite bourgeoisie. Elles diffèrent, non seulement par le niveau de revenus, mais par toute sortes d’usages dépendant de ce niveau. La résidence secondaire d’une grande fortune est un château, cependant que un bourgeois moins riche se contente d’un pavillon dans un village.

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Les classes sociales sont loin d’être immuables ; tout en  protégeant leurs « valeurs » essentielles et distinctives, elles ne cessent d’évoluer, au fil des siècles.

Un courtisan de Versailles jugerait grossier un de ses lointains ancêtres, chevalier du XIIème ; un prolétaire contemporain aurait du mal à se reconnaître dans un travailleur manuel des manufactures d’Ancien régime au Faubourg St-Antoine.

La bourgeoisie, elle aussi, a beaucoup changé, avec le temps ; encore largement inculte en 1800,  un siècle après, elle est à la tête des Lettres et des Arts. « Il faut cinq générations pour faire un gentilhomme. » disent les Anglais. C’est précisément ce laps de temps qui a passé.

Les classes perpétuent cependant ce qui les différencie essentiellement ; le statut économique avant tout, mais aussi les idéaux, les usages et les manières qu’elles jugent convenables, préférables ou supérieures.

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