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CASSEURS

CASSEURS

Sous le nom de « casseurs », l’on range des individus qui profitent des manifestations de rue, tels que les défilés politiques ou syndicaux, pour se livrer à toutes sortes d’actes violents ; ils brisent les vitrines, incendient voitures et locaux, font le maximum de dégâts où ils passent…

Ces ravageurs ont une psychologie à part, un caractère entier peu favorable au compromis…

Il faut une condition particulière pour que leur sauvagerie puisse se donner libre cours : une police absente ou défaillante… Sinon même complice, mais en secret, et pour des raisons politiques.

Fort diserts sur les « gilets jaunes », les commentateurs ont montré en grand détail, combien et comment, dans leur ensemble, s’opposaient profession, mobiles, revendications, comportements (sans reconnaître que le phénomène était le symptôme d’un malaise social qu’il était surtout primordial d’analyser.) Mais ils se sont peu étendus sur l’identité même des plus agités, les Black Blocks.

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J’ignore si les « casseurs », en tant que tels, ont déjà fait l’objet d’études systématiques.

Je soupçonne qu’ils sont présents, mais innommés ? car non reconnus, dans nombre de groupes.

Il faut déjà SUPPOSER que l’armée a tout intérêt à en comporter le plus grand nombre. L’Histoire nous apprend que les soldats pillent, violent, torturent, brûlent… Un exemple : l’incendie en octobre 1860 du Palais d’été chinois, par les troupes occidentales alliées, montre que des soldats dit civilisés peuvent parfois se comporter avec une sauvagerie de barbares.

Heureusement pour les chefs d’état-major qu’en toute recrue un destructeur potentiel se révèle à l’occasion d’une échauffourée et que l’individu le plus paisible finit par se faire à l’habitude de tuer.

En outre, on connaît (mais ailleurs qu’en France), l’existence de milices privées qui savent très bien défendre les biens de leur employeur, en général un grand propriétaire, par les moyens les brutalement efficaces.

Certaines polices d’Etat, mais pas en France, recrutent de préférence des asociaux de caractère sadique, pour en faire des casseurs en quelque sorte professionnels.

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L’opinion ne classe sous le nom de « casseurs » que les seuls maniaques déchaînés qui s’attaquent vulgairement aux biens matériels ; car les destructions sont spectaculaires.

Il est pourtant une autre espèce de fous encore plus redoutable, car eux sont invisibles : ils s’attaquent aux idées. Seule la virulence de leur vocabulaire les trahit : il est cruel, incisif, extrémiste, impitoyable…

Le discours de ces intégristes forcenés appelle au meurtre ; et quand il arrive qu’ils soient écoutés et suivis, le sang coule…

Je reconnais en eux des « casseurs », mais déguisés en style bon chic, bon genre.

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Entre les mains des conservateurs, le stratagème sans doute le plus efficace consiste à exploiter la peur de l’émeute. Car elle leur profite.

L’instinct animal du conformisme persévérant du troupeau, associé à celui du « chef de meute », refuse le désordre et appelle un « « homme à poigne. »

Il suffit donc de provoquer du désordre ; le plus simple est de donner aux forces de police la consigne de se montrer plus musclées ; encouragées à faire plus fort, elles cognent.

Ce qui provoque des rassemblements encore plus populeux et de plus vives échauffourées.

Effrayés, les électeurs votent à droite.

Et le tour est joué !

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