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CONTRÔLE

CONTRÔLE

Qui aime être contrôlé ? Personne.

Refus général : à commencer bien sûr par celui de qui viole délibérément la loi, afin de gagner un peu plus. Il ne faut surtout pas qu’un agent de l’Etat fourre son nez inquisiteur dans l’affaire et y découvre quelque malversation. Une sanction ruine soudain des rentabilités vues comme fortes et légitimes.

Maximum de profit privé et surveillance publique sont ennemis.

Le « néolibéralisme » affiche carrément cette répugnance ; il ne faut surtout pas que l’Etat intervienne dans un processus économique ; l’action publique est jugée négative, toujours négative ; elle empêche le capitalisme de fonctionner normalement, alors que, de lui-même, ce système idéal s’« autorégule » au mieux.

Corollaire : le dogme assure que le privé est toujours plus efficace que le privé. Il convient donc de réduire les subsides consentis au service public, afin de soulager le secteur privé par une baisse substantielle de ses impôts.

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Pour peu que l’on y prête attention, on découvre que maint projet de réforme cache des suppressions soigneusement orientées.

Il est souvent question de simplifier les procédures : si l’on ne veille, une ou deux sanctions indispensables disparaissent subrepticement. Comme par hasard !

Exemple : j’ai assisté au Sénat à une séance répétitive assez plaisante : je voyais, chaque fois, un sénateur inventer un prétexte - aventuré - pour déposer et défendre un amendement, dont l’objet, toujours le même, était d’abolir une prérogative des Bâtiments de France : celle qui leur confie un droit de regard décisif sur la compatibilité d’un permis de construire avec la protection patrimoniale des monuments historiques.

N’ayant aucun rapport de fond avec le texte en débat, l’amendement était retiré de mauvaise grâce ; et je savais que son auteur trouverait vite l’occasion de le déposer à nouveau.

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