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DEMOGRAPHIE

DEMOGRAPHIE

Les analystes et commentateurs oublient plus que souvent le facteur démographique dans leurs explications.

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En 1968, je montre à Gaston MONNERVILLE la courbe démographique de la France et lui indique que cette année-là présente un phénomène exceptionnel : l’écart est maximum entre l’âge moyen de la population et celui du droit de vote (21 ans à l’époque.) Et j’ose lui prédire qu’en 1978 la gauche viendra au pouvoir, quand les générations massives de 800.000 naissances d’après-guerre iront aux urnes.

Je me suis trompé de trois ans, car Raymond BARRE fit auparavant une campagne électorale d’un ton vraiment inhabituel. : « Je ne vous fais aucune promesse, car ce sera très dur ! »

Les électeurs se sont dit : « Pour une fois, nous avons affaire à une candidature  sérieuse. » C’est seulement en 1981 que MITTERRAND fut élu.

Enfin, la courbe démographique annonçait un phénomène contraire : le retour progressif de la droite, car une population vieillissante devient de plus en plus conservatrice.

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Faut-il s’étonner du priapisme général qui, si l’on en croit le témoignage scandalisé du clergé, agitait les populations médiévales ? Et cela, dura jusqu’au XVIIIème compris. C’est oublier les conditions démographiques : autrefois, on mourait jeune. Le sexe tourmente un peuple où la majorité a moins de trente ans ; pas un peuple de vieux.

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De 1900 à nos jours, l’espérance de vie, en Occident, est passé de quarante à quatre-vingts ans. En gros, on peut dire qu’elle a doublé.

Un vieux est obsédé par le souci de sa sécurité physique et financière.

Conséquence : ne serait-ce que pour cette raison démographique, Europe et Amérique vieillissantes sont de plus en plus conservatrices. Et ladres.

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En 1969, une sévère épidémie, la grippe dite de Hong Kong tua 35.000 Français en deux mois ; pourtant, elle passa largement inaperçue ; c’est tout juste si la presse de l’époque y fait allusion. Certes, la « télé » de l’époque était censurée et les « réseaux sociaux » ne sévissaient pas encore.

Il est quand même étrange que cette grippe ne soit même pas signalée dans la liste des événements marquants de 1969, consultée sur Wikipédia.

En l’an 2020, le coronavirus provoque une véritable panique : il est l’obsession du Pouvoir ; la hantise de l’opinion…

Plusieurs journalistes relèvent la différence surprenante entre 1969 et 2020 ; pour l’expliquer, ils ne pensent pas l’effet du facteur démographique.

Il y a un siècle, et même plus récemment, en 1969, quand la population comprenait une majorité de jeunes,

la mort des vieux apparaissait naturelle et leur survie n’était pas prioritaire.

2020. Une population âgée pense le contraire.

Conséquence : le grippe de Hong Kong n’a pas troublé l’économie. Celle de 2020 est une terrible catastrophe ; une majorité de vieux a jugé normal de sacrifier l’avenir des jeunes, en confinant tout le monde, à commencer par les actifs, car les hôpitaux étaient surchargés de vieillards infectés et qu’il fallait absolument les sauver. L’économie s’effondre : actifs, jeunes et pauvres sont sacrifiés.

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Pour couronner le pire, l’horreur de la dépense, obsession des vieux, avait renforcé la triomphante doctrine « néolibérale du Tout-marché » qui prescrit de restreindre les moyens de l’Etat ; ce double penchant pour l’épargne avait dramatiquement restreint le budget de l’hôpital public.

En diminuant le nombre de lits ! Et de plus supprimé tests et masques.

Au lieu de tester l’ensemble de la population et de ne confiner que la faible quantité des personnes déjà infectées, malades ou non, et l’ensemble des plus de 65 ans qui ne travaillent plus - ce qui n’eût en rien suspendu l’activité générale -  il fallut plaire à l’opinion en confinant tout le monde.

On relèvera qu’une lésine économisant 300 millions sur masques et tests provoque une perte économique mille fois plus lourde.

Et l’on aime à dire que « gouverner, c’est prévoir » !

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A mes yeux, le coronavirus actuel pose un crucial problème de choix politique :

Faut-il sacrifier l’économie, aux dépens des actifs, des jeunes et des pauvres ?

Ou sacrifier la survie des vieux ?

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